De la danse à la course: trouver son rythme autour du monde

Le soleil n’est pas encore levé quand Sabrina lace ses chaussures pour s’entraîner en Gaspésie. À 2h30 du matin, elle se prépare mentalement pour la deuxième journée du Transperce 100. «On ne réfléchit pas,» confie-t-elle. «On s’habille, on mange, on part, et pendant qu’on marche vers le départ, on se dit mentalement qu’on est reparti.»
Dans le premier épisode du podcast «Pourquoi tu cours?» du Marathon Beneva de Montréal, animé par Max Lalonde et Élissa Legault, Sabrina Feddal nous partage un parcours impressionant et inspirant.
«J’ai dansé dès l’âge de 4 ans,» raconte Sabrina. Cette ancienne ballerine a retrouvé dans la course «cette espèce de rythme avec les pas, la respiration… cette cadence qui donne une autre mélodie.» Pour elle, courir n’est pas simplement un sport, mais une chorégraphie personnelle qui se déploie sur asphalte et sentiers.
Bien que toujours active – handball en sport-études et basket pendant 15 ans – sa relation sérieuse avec la course a commencé en 2018, lorsqu’elle a rejoint un groupe d’entraînement de femmes, un tournant décisif qui l’a propulsée vers des défis qu’elle n’aurait jamais imaginés.
La communauté : sécurité et découverte
«Aujourd’hui on peut courir tous les jours de la semaine, le matin, le midi, le soir dans à peu près tous les quartiers de la ville,» note Sabrina sur l’explosion des clubs de course à Montréal.
Pour elle, ces communautés offrent l’occasion d’explorer de nouveaux quartiers, de rencontrer différents profils de coureurs, et d’assurer sa sécurité – une préoccupation que Max soulève dans la conversation concernant les coureuses qui s’entraînent seules après la tombée de la nuit.
L’expérience transformatrice du Comrades
Parmi toutes ses aventures, le Comrades en Afrique du Sud – un ultra de 90 kilomètres – occupe une place spéciale dans son cœur. «C’est le plus vieil ultra marathon de route de la planète,» s’enthousiasme-t-elle. Sa description des «bus» de pacers capture l’essence unique de cette course : «Il y a une personne qui a un tambourin qui tape sur sa hanche pour donner la cadence. Si quelqu’un a envie de chanter, tout le monde suit. Ça donne des frissons.»
Ces moments transportent la course bien au-delà d’un simple exercice physique – ils la transforment en expérience culturelle profondément mémorable. C’est d’ailleurs à la ligne d’arrivée de cet événement qu’on la voit sur la photo en tête d’article.
L’émotion indescriptible de la ligne d’arrivée
«J’ai animé plusieurs événements sportifs… Quand tu vois les athlètes arriver au fil d’arrivée puis elle fondre en larmes dans les bras de leur blonde, de leurs enfants…» décrit Max, «ça te donne un punch dans la gorge.»
Cette émotion pure, Sabrina l’a vécue en se qualifiant pour le prestigieux Marathon de Boston lors de sa participation à Chicago en 2022, avec un temps qui l’a elle-même surprise. «Je pensais que c’était un problème de GPS au début,» rit-elle, «puis quand j’ai passé la ligne d’arrivée, je me suis dit… on s’en va à Boston!»
Conseils pratiques d’une ultra-marathonienne
À travers son récit, Sabrina partage des leçons précieuses :
- La préparation est clé : La préparation derrière l’événement, c’est ce qui est gratifiant au final.
- Trouver un équilibre avec la technologie : On a beaucoup de chiffres, ça peut causer un peu de stress. Dans un idéal, on devrait de temps en temps courir sans montre.
- Respecter ses limites : Il n’y a pas de honte à abandonner quand ton corps arrive au bout.
- S’entourer de la bonne communauté : Les clubs de course peuvent nous pousser vers des défis qu’on n’aurait jamais envisagés seul.
L’avenir : toujours plus loin
À 47 ans, Sabrina continue de repousser ses limites. Son prochain objectif? L’ultra Two Oceans à Cape Town, un parcours de 56 kilomètres qui traverse la pointe de l’Afrique du Sud d’un océan à l’autre.
«Je ne pensais pas faire certaines courses il y a 5 ans,» réfléchit-elle, «mais c’est beau de se voir, même à mon âge, qu’on peut grandement évoluer si on le fait de manière intelligente.»
Cette perspective optimiste rappelle que la course à pied n’est pas limitée par l’âge – elle peut continuer à nous surprendre à chaque étape de notre vie.
Visionner l’épisode sur YouTube
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Cet article est tiré du premier épisode du podcast « Pourquoi tu cours? », le balado officiel du Marathon Beneva de Montréal. Pour plus d’inspiration et de conseils, allez jeter un coup d’oeil à la série, disponible sur Youtube, Spotify et Apple Music!
Publié le 28/02/2025
CATÉGORIE Entrainement